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Voyage vers la fin du monde
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1 février 2012

3. Fin de la trêve hivernale

Les doigts de pieds m’ont démangé vendredi, à l’idée de passer un week-end sur Paris, sans  avoir de projets précis. En souvenir du rêve de Mont Saint Michel de Bitsy, au détour d’une page internet, l’idée saugrenue surgit : pourquoi pas un petit tour en Basse Normandie ?
Mappy et CS, devenus mes grands amis, m’informent des contraintes de ce petit défi : 338 km vers Avranches depuis Paris, et rien pour s’extirper d’ici sur hitchwiki

En d’autres termes, après quelques semaines d’hibernation, rechargement des batteries, prise de calories réglementaires pour affronter le froid de l’hiver qui arrive, rêvasseries diverses et variées, il était temps de reprendre la route, tout doucement pour commencer, pouce tendu et sourire aiguisé, sur les trottoirs de la Porte d’Auteuil, direction la Normandie.

Commence alors le défilé : la bourgeoise versaillaise venue chercher son fiston bon chic-bon teint et ses sacs de chemises bien pliées (mais sans doute à laver), m’emmène à Orgeval ou une femme active me pousse jusqu’à Mantes. L’étudiant d’école de commerce rejoignant sa famille près d’Evreux précède alors les deux étudiantes en route pour une fête à Caen. À la podologue appelée pour une urgence un samedi après-midi (rien ne peut attendre quand le panaris resurgit ?) succède alors l’équilibriste des ponts et chaussées, revenant d’un chantier de révision d’un aqueduc. L’ouvrier en BTP qui court les gros chantiers autoroutiers à travers toute la France, suivi du couple de retraités roulant en-dessous des vitesses autorisées pour m’avancer de quelques kms, m’amènent jusqu’au siège en cuir d’une grosse cylindrée, conduite par un jockey professionnel de 20 ans et toutes ses dents, qui m’abandonne dans Vire. La mamie charitable me sort de ce traquenard que je pensais bourbier temporaire, nous dépassons alors un autostoppeur en galère, pour me poster plus loin et éviter la concurrence. Le ciel s’obscurcit, et une voiture s’arrête enfin : j’y aperçois un barbu, accompagné sur le siège passager de l’autostoppeur rival qui arbore fièrement son gilet jaune fluorescent lui permettant de luire dans le panorama gris normand. Le convoi s’oriente vers Villedieu-les-Poêles, d’où je sors dans le véhicule d’un jeune marié déménageant sur Cherbourg, en route pour une dernière visite à la belle-famille d’Avranches avant le grand départ.

normandieDSC_0205_49 (Copier)

Arrivée à bon port, dans la baie du Mont Saint Michel dont je visite la Merveille, il faut déjà repartir, sous la neige et dans la nuit. Deux travailleurs du lundi me ballotent jusqu'à la providentielle voiture qui m’emmène jusqu’à Paris. Tout juste le temps de refaire le monde, comprendre la finance avec cet ancien trader devenu concepteur de terrains d’entraînement pour chevaux de compétition, avant de pronostiquer l’élection présidentielle et élaborer notre propre projet de société idéale à la lumière de l’histoire récente… et l’aventure est déjà finie.

…à suivre ?

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